VOLS ET RENCONTRES DU BOUT DU MONDE

Madagascar

OLYMPUS DIGITAL CAMERAMada (Madagascar) est la première destination de mon trip à travers le monde. Je vais tenter d’alimenter régulièrement ce carnet de voyages, pour ceux qui me suivent et me servir de mémoire, car pour moi, c’est dans les détails et les anecdotes, mes impressions et mon ressenti que ce carnet de voyages prend tout son intérêt. Et puis, je me vois déjà, mes petits enfants autour de moi, en train de raconter les aventures de leur vieux Papy. Tu as compris Jérémy, tu as du boulot mon fiston !

J’arrive à Mada le 31 août à 5h du matin. Plus tard j’apprendrai que j’ai eu beaucoup de chance car « air-Madagascar » est en grève et beaucoup d’avions ont été détourné sur la Réunion ! OUFFF
Quelqu’un doit m’attendre à la sortie pour m’amener à la gare de taxis brousse. Heureusement car une nuée de Malgaches sont prêts à vous sauter dessus pour vous proposer leurs services.
La monnaie locale est l’arya. Le cours est 1 € = 3100 ariary, pas cher.
Passage à la douane, je me fais déjà arnaquer. Le douanier me dit « un visa de 3 mois ce n’est pas possible », et il me rend mon passeport en me faisant un p’tit signe. Je lui glisse 10 000 ariary (3 €) et bizarrement c’est devenu possible ! Bon, j’étais de bonne humeur…:-)
J’achète une carte SIM, mais là où je vais, à Camp Catta pendant 1 mois et demi, il n’y a pas de réseau pour mon opérateur, Raté !
8h30, le taxi brousse démarre, plein comme un œuf. Car il ne part que quand il est rempli. Une Hunday de 450 000 kms, en relatif bon état car toujours chargé au maximum et roulant sur les routes de Mada …Arrivée à Fianarantsoa 10h30 plus tard pour faire … 420 kms sur la seule route de Mada en a peu près en bon état, la RN7. Je ne vous raconte pas mon mal aux fesses, et encore j’étais assis à coté du chauffeur, à 3 devant, bien sûr!OLYMPUS DIGITAL CAMERA
Tout le long du trajet, je vois la réalité des reportages que j’ai pu regarder à la télé. Les ouvriers fabricants des briques avec une dextérité incroyable, les casseurs de cailloux, les paysans dans les rizières, les carrioles ultra chargées qui descendent les pentes, (je me demande comment elles freinent !) Je vois des malgaches, hommes, femmes enfants très actifs transportant de tout, sur leur tête, sur des charriots, poussant, tractant tout ce qui peut rouler, et la plus part du temps pieds nus, même pour tracter les pousse-pousse… Les émissions TV sont très bien faites mais voir la réalité de la pauvreté remue quand même les tripes.
Le soir je loge chez Christian, celui qui a crée Camp Catta et son père a créé l’association Saint Jérôme Partage et Développement. C’est dans le cadre de cette association que je suis ici, pour faire de l’humanitaire pendant 1 mois et demi. C’est incroyable tout ce qu’ils ont fait en 15 ans. (Voir le site www.campcatta.com/sjpd).
Christian m’explique mes missions :
1/ finir la construction d’un bâtiment pour l’école. Tout le monde connait mes talents de bricoleur, ce n’est pas sûr qu’il tienne longtemps debout… mais nooooon ! Je m’occuperai surtout de la logistique, faire en sorte qu’ils aient de quoi travailler, de payer les ouvriers et les fournisseurs de matériaux.
2/ travailler avec le directeur de l’école. C’est ce que j’avais demandé car j’avais envie d’être en contact direct avec les enfants, et leur apporter autant que possible mon aide.
3/ apprendre à nager au personnel de Camp Catta et de l’association qui le désire (J’étais maître nageur dans ma jeunesse)
Le lendemain, départ à 8h pour Camp Catta. Christian explique au chauffeur du taxi brousse l’endroit où il doit m’arrêter, je pars confiant. Mais c’est sans compter que beaucoup de Malgaches parlent très mal ou pas du tout le français, mais disent « Oui-oui ». Trouvant le trajet très long, je questionne le chauffeur. Je comprends à ce moment là qu’il n’a rien compris et qu’il attendait que je lui fasse signe ! Je descends donc au milieu de nulle part, là où il y a 2 baraques pour boire un coup.OLYMPUS DIGITAL CAMERA
VIVE L’AVENTURE…
J’attends en plein cagnard, les voitures sont rares. Au bout d’un long moment, une vielle Renault 4L sort d’un chemin et tourne dans ma direction, OUF, un espoir. Je l’arrête, il connait l’endroit où je veux aller,, yeeeessss, il me demande 3 000 ariary, allez GOOO.
Chaque fois que la voiture a un peu d’élan ou qu’il y a une descente, le chauffeur coupe le moteur pour économiser l’essence…
Voilà 5h que je suis parti, et j’avais RDV 2 h après mon départ à un croisement pour prendre la piste qui m’emmène à Camp Catta. Heureusement, le chauffeur a attendu. Re-OUF ! C’est parti pour 1 h de piste dans un décor de film d’aventures. A l’arrivée, je lui donnerai 10 000 ariary pour le remercier, cela représente le salaire d’une journée, il est très content.OLYMPUS DIGITAL CAMERA
CAMP CATTA :
Camp Catta est dans la réserve villageoise du Tsaranoro, en face au parc naturel de l’Indingrita, au pied de falaises vertigineuses dont la plus grande fait 800m de haut. Certaines sont comme peintes sur toute leur hauteur comme un arc en ciel fait de dégradés de jaune fluo jusqu’au marron en passant par du rose ou de l’orange en fonction de l’ensoleillement ou de la luminosité. Une splendeur.
Ce petit hameau est très beau. Fait de bungalows et de petits bâtiments aux toits de paille, dans une forêt d’arbres aux multiples essences où les lémuriens se plaisent à sauter d’arbres en arbres avec une agilité déconcertante. Ils ne sont pas sauvages, ils nous passent juste à coté sur le chemin, et on peut les approcher à moins de 1 mètre. Il y a aussi des iguanes et avec un œil averti on découvre des caméléons.OLYMPUS DIGITAL CAMERA
Ce camp est conçu pour héberger les touristes et leur proposer toutes sortes d’activités telles que randonnées, parapente, escalade, sports d’eaux vives, visite de villages etc… Cela procure du travail à une trentaine d’emplois fixes plus des journaliers en fonction des réservations. Les employés et leur famille sont logés dans des bâtiments fabriqués pour eux. J’ai beaucoup de chance, il y a très peu de touristes, je suis logé dans un confortable bungalow, où une femme de ménage vient quotidiennement, le luxe ! Lorsqu’il y aura du monde je devrai déménager dans une tente protégée par un toit recouvert de paille pour protéger du soleil et des intempéries. Durant mon séjour je suis logé et nourri gratuitement. Bon, mon repas est juste composé d’un plat, ça tombe bien, j’avais décidé de moins manger pour perdre mon ventre ! Mais quand même au bout de 2 jours je commence à avoir bien faim, on ne renie pas longtemps ses origines… La nourriture est bien cuisinée avec des produits locaux et des légumes bios par nature, jardinés dans le potager sur place. On peut même boire l’eau du robinet à la paillote! Tout ici est conçu dans un esprit écologique.OLYMPUS DIGITAL CAMERA
On a aussi l’électricité produite par un groupe électrogène de 12 à 13h et de 17h30 à 23h. Bientôt, une porcherie va produire du biogaz grâce aux excréments des porcs, des bouses de zébus et d’autres ingrédients mélangés à de l’eau. Tout ceci fermentera et produira du gaz par un système ingénieux pouvant servir à la cuisson mais aussi à l’éclairage grâce à des ampoules spéciales
Le jour même je rencontre le chef de chantier. J’ai RDV le lendemain avec lui pour l’organisation, mais il ne viendra pas, il est fatigué, il a de graves maux de ventre. Je dois aussi rencontrer le directeur de l’école mais personne, il règle des affaires à Fianarantsoa !
Je passe ainsi 4 jours sans rien avoir à faire. Je vais donc découvrir ce merveilleux environnement, faire des balades dans la forêt primaire, et oser mon premier vol tout seul. La montée au déco est hard, 45’ très abrupte. Des lémuriens s’amusent en bande, je me régale à les regarder. Je prépare ma voile, j’ai un peu les chocottes ! Je profite d’un bon vent de face, et hop, déco super. Le vol est turbulent, je ne réussi pas à monter le long des falaises, tans pis ce sera pour une prochaine fois, mais c’est tout de même magnifique. Les enfants crient en me voyant passer au dessus, je leur fais coucou et je suis heureux.
Nous sommes le jeudi 4 septembre, et bien qu’un des mots clés de mon trip soit «lenteur », vivre au rythme du pays, j’avoue que j’en ai un peu marre d’attendre sans savoir quand quelqu’un va venir. J’ai déjà fini un bouquin et bien entamé un gros pavé, l’autobiographie de Nelson Mandéla, « un long chemin vers la liberté », excellent. L’après-midi je décide donc de faire une plus grande rando. Et je me suis régalé.
Je pars en direction de la forêt primaire qui en fait n’est ni très grande ni très impressionnante, car elle a bien diminuée après plusieurs incendies, et la déforestation pratiquée par les malgaches. Ils se servent du bois pour cuisiner et se chauffer mais le résultat est catastrophique pour l’environnement. Mais les solutions ne sont pas faciles à mettre en œuvre. J’arrive quand même à me perdre … j’arrive à un torrent, plus de chemin, plus de traces, ha ! Je descends le torrent comme dans un canioning, toujours pas de traces ! Je remonte fait quelques centaines de mètres et OUF, un chemin. Mon instinct était le bon ! J’ai du être indien dans une autre vie. Après 2 heures de marche et après avoir longé des pâturages et des champs de riz, je vois des petits villages faits de quelques petites maisons au toit de paille, quelquefois à peine 5 à 10 maison seulement. Les gens sont très gentils et souriants. On essaye d’entamer des discussions, mais c’est difficile, ils ne comprennent pas le français. Dans l’un d’entre-eux, un monsieur m’appelle de loin. Je m’approche, des enfants arrivent, photos, photos me dit-il. Je n’en rêvais pas moins. Images typiques de Mada, la pauvreté à l’état pur. OLYMPUS DIGITAL CAMERADes enfants en guenilles, pieds nus mais souriant et voulant me montrer leur vie. Ils se mettent en groupe, on rit, je prends des photos, les leur montre, on rit, puis 3 filles, maxi 10 ans, se mettent à piler le riz, avec un rythme parfait comme on voit à la TV. OLYMPUS DIGITAL CAMERAUn garçon fait le singe dans un arbre, photos, photos, puis ils m’invitent à visiter leur maison. Trop content j’accepte. C’est une maison à taille de nains. Je me cogne la tête, j’enlève ma casquette, les enfants s’esclaffent de rire en voyant mon crane chauve. Dodo, dodo, les enfants simulent leur nuit par terre les uns contre les autres, le papa est tout fier. OLYMPUS DIGITAL CAMERAIl n’y a pas de meuble, juste un petit matelas pour 2 avec moustiquaire, dans la cuisine des ustensiles ménager sont à même le sol, les pièces sont propres, plus que leurs habits … !
Je passe un super moment, dans la cuisine, on s’assoie par terre, (bien sûr …) ils m’offrent du manioc, une racine qu’ils cultivent et qui est une partie importante de leur alimentation avec le riz. Je leur achète un collier fait maison pour les remercier. En partant le papa m’amène voir un garçon qui casse des cailloux. Il n’est pas prêt d’être au chômage, il y a en a des tonnes à casser ! Pour nous français, ce sont des travaux de forçat que je découvre. Ils sont très résistant ces malgaches.OLYMPUS DIGITAL CAMERA
En partant, je fais mon crocodile dundee, je regarde si le soleil est encore haut, pour prévoir le retour avant la tombée de la nuit. Je remonte à camp catta ravi de ma ballade.
Vendredi, toujours ni profs, ni chef de chantier, je décide donc de faire un grosse rando, prévue pour 6h de marche. Objectif, la montagne d’en face, appelée le Caméléon car son sommet ressemble vraiment à cet animal. 1h30 pour faire la marche d’approche et les 600m de dénivelé, tout en prenant des photos, je suis content. Pas trop rouillé le papy. Arrivé au sommet, un milan noir me tourne à quelques mètres au dessus de la tête, mais je n’ai pas le temps de dégainer mon appareil photo, pour capturer cet instant magique, dommage.
Au retour, je rate un chemin et suis obligé de contourner la montagne. Je croise un guide qui me dit de couper à travers les champs d’herbes hautes et les troupeaux de zébus. Gentils ces bestioles aux cornes bien pointues. Je traverse des villages. Ici des ados m’appellent, ils sont en train de fabriquer l’enduit d’un mur. OLYMPUS DIGITAL CAMERAC’est une boue très épaisse faite à base de bouse de zébu, d’eau et de terre. C’est la couleur de cette dernière qui donnera la couleur finale. Travail très physique pour retourner cette masse volumineuse. Ma présence est une récréation, les enfants jouent à sauter dedans, photo, photo. Là d’autres m’appellent encore, ils fabriquent un toit en paille pour agrandir leur maison. Découvrir ces méthodes ancestrales, partager un instant de leur vie quotidienne me rempli de joie.
Aujourd’hui, c’est samedi, jour de marché à Vohitsaoka, village à 11 kms du camp dans la vallée. Rassurez vous je ne vais pas vous raconter ma vie au jour le jour pendant mon périple, mais là j’ai le temps, et comme je découvre tout avec des yeux d’enfant, je vous fais partager.

Donc, je profite d’un véhicule qui descend des touristes (et des employés derrière dans le pic up) pour aller visiter ce grand marché. Grand marché puisque les villageois à plusieurs dizaines de kilomètres à la ronde viennent à pied, vendre leur production et acheter ce dont ils ont besoin. Ils transportent toutes leurs marchandises sur la tête ou sur leurs épaules, c’est impressionnant le poids qu’ils peuvent porter. C’est évidemment pittoresque, on trouve de tout. J’achète une nouvelle carte sim avec beaucoup d’unités chez l’opérateur qui a un réseau dans le coin. J’appelle Guy, mon frangin qui est très malade. Quelques secondes après ça coupe, plus d’unité ! Merde ! Heureusement Guy me rappelle et on peut se parler plus longuement. Il n’a pas le moral, sa santé se dégrade.
J’ai RDV à 11 h à la voiture pour remonter à camp catta. Je me presse pour ne surtout pas la rater. Mais c’était sans compter que nous devions attendre un passager qui arrive d’une ville voisine en taxi brousse. Et si vous avez bien suivi, ceux-ci ne partent que lorsqu’ils sont pleins ! Résultats nous attendons 2h 45 !!! Donc jusqu’à 13h45 sans manger car nous ne savions pas à quelle heure il arrivait ! Je pense à toi Domi, mon très cher cousin, ce n’est pas un pays pour toi, du moins dans ma manière de voyager :-)
Le dimanche je vais faire 2 petits vols tranquilles avec Hery le moniteur local qui pratique le biplace pour les touristes. Très bon pilote, mais sa voile date de 1998 ! il vole sans secours et sans casque, et je ne suis pas certain qu’il fasse réviser sa voile tous les ans … ! Si les vols ne sont pas exceptionnels, au moins je monte à pied, c’est bon pour moi hein mon Raùl .
Lundi matin (8 sept) autre surprise, nouvelle aventure … J’ai rdv avec le directeur de l’école pour commencer l’école avec les volontaires car la rentrée officielle est le 6 octobre. Mais celui-ci m’annonce à 7h30 que je serai tout seul car beaucoup de touristes sont arrivés et il doit faire le guide ! Bon !!!
J’arrive à l’école et … pas moins de 70 enfants sont là à m’attendre âgés de 5 à 16 ans environ, OUPS ! au mieux ils baragouinent le français re-OUPS !
En fait, quand je suis le vazaha normal, les enfants viennent vers moi, mais dans ma position de prof, c’est différent ! ils sont très timides. Je vais chercher la clef de l’école au dispensaire, pas de clef ! re-re OUPS ! il va falloir improviser.
Je vois que des petites filles ont amené un cahier. J’en demande un, il y a des opérations, cela me donne une idée. Je prends un bâton et je commence à écrire une addition simple sur la terre. Tous les enfants sont autour de moi, j’entends des réponses, mais dès que je me retourne pour interroger l’un d’eux tout le monde se cache les uns derrière les autres. Je vais ainsi tenir un peu plus d’une heure en faisant des opérations de plus en plus difficiles jusqu’à la division.
Le lendemain, je suis avec le directeur du collège. Là c’est mieux, nous avons une dizaine d’enfants, une salle de classe, des livres et même une grande carte du monde. Le niveau quel que soit la matière, français, géographie, math est excessivement bas. Mon but est de les faire s’exprimer en français sur des questions très simples. C’est difficile de part leur timidité mais j’y arrive petit à petit. Le prof est très content. Je terminerai la semaine en faisant un jour sur deux, primaire et collège.
L’après midi, je commence à apprendre à nager à 2 belles jeunes filles de 16 ans, puis le crawl à des hommes du personnel. C’est sympa, cela va faire une bonne pub, je pense que cela va faire des adeptes.

SEJOUR à FIANARANTSOA
Le we suivant je profite d’une voiture qui descend à Fianarantsoa, à 110 kms mais plus de 3 heures de voiture, pour prendre des nouvelles de Guy sur skype et commencer à écrire sur mon blog. Je loge chez Christian qui a un bon réseau internet.

En fait je vais reste plusieurs jours chez lui car j’ai une importante constipation et je vais aller 3 jours d’affiler voir un « d’ostéopathe » aveugle, qui me fait de la réflexologie plantaire et des massages énergétiques pour débloquer l’appareil digestif. Il prend 10 000 ariary par séance soit 3,30 €, pas cher. Le taxi pour y aller me coute presque 2 fois plus cher.
Et voici le cabinet de mon praticien ! OLYMPUS DIGITAL CAMERAPHOTO N°9180224 C’est à l’image du pays, typique ! Bon, il a une excuse, il est aveugle, il ne voit pas la crasse sur les murs… La salle d’attente est à l’extérieur sur un banc au milieu des volailles, chèvres… et enfants qui jouent dans la terre et la boue. Le cadre n’enlève rien à la qualité de ses soins.
Christian touche bien en informatique, il m’apprend à me servir de « word press » (mon blog) et à régler des problèmes comme l’alignement des photos
J’en profite pour créer « images du monde », puis « les mots clés » qui représente l’esprit dans lequel je suis parti.
Nous sommes le 20/9, demain ça fera une semaine que je suis ici. Je sens de l’amélioration mais pas suffisamment pour m’isoler dans la montagne. Je suis allé à l’hôpital, et les médicaments semblent me faire un effet favorable. Dès les premiers symptômes positifs, j’envisage déjà l’organisation de mon retour à camp catta ce qui n’est jamais simple.
J’en profite pour visiter la ville. C’est la 3ème ville de Mada avec une population d’environ 200 000 habitants. Le moins qu’on puisse dire c’est qu’il y a de la vie ici. Enormément de gens dans les rues. On vend de tout et n’importe quoi sur les trottoirs, dans de toutes petites baraques. On transporte (pieds nus) sur la tête, sur le dos, sur les « barambas » (carrioles) des poids impressionnantsOLYMPUS DIGITAL CAMERA. Les malgaches ne sont pas très grands ni bien gros, mais ils ont une force et une résistance que bien des costauds de chez nous pourraient envier.

Partout on s’active.  Ici on construit une maison, un immeuble avec des échafaudages en bois sur lesquels je n’oserai pas monter… OLYMPUS DIGITAL CAMERAOn est à une autre époque. Il n’y a pas de machine moderne. Pour faire des travaux sur la route c’est à coup de barre de fer qu’on creuse le goudron. Pour décharger un camion, pas de transpalette, juste des bras et tout à l’avenant. Au moins cela créé du travail.
Les barambas sont des petites carrioles qui servent à transporter toutes sortes de marchandises et que l’on commande comme un taxi. Les roues tournent dans un axe qui est rarement celui de la route, elles sont inclinées vers l’intérieur ou l’extérieur et je me demande comment elles peuvent supporter de tels chargements. Des jeunes les poussent vaillamment sur des routes défoncées et souvent très pentues. Un travail de forçat.
La Renault 4L est la reine des taxis. DCIM100GOPRO On en voit partout avec d’autres voitures de la même époque. En descente, eux aussi coupe le moteur pour économiser l’essence. Etre garagiste est un métier qui ne connait pas de chômage. Il y en a partout qui répare l’irréparable sur le trottoir et autres baraques. Les riches roulent dans de gros 4×4.
Lors de mes balades, je me fais souvent aborder par des lycéens qui essaient de vendre pendant leurs vacances, des cartes qu’ils ont décorées pour payer leur scolarité. Ils sont très aimables et polis et n’insistent pas quand je refuse.
Dans le même esprit 4 jeunes garçons me proposent de me servir de guide pour visiter la vieille ville. Ils sont très sympas, j’accepte. C’est très intéressant, je passe dans des endroits où je ne serai pas allé et j’apprends une partie de l’histoire. Notamment celle de la reine dite sanguinaire (qui régna 33 ans au 19éme siècle) car elle faisait décapiter les européens, les chrétiens et les voleurs dans son palais situé au sommet de la vielle ville. Les français détruiront son palais à titre de représailles.
Cette vielle ville (ville haute) est propre et jolie, contrairement à la ville moyenne et basse qui sont très sales avec des routes souvent très abîmées voire défoncées.
Pour moi le plus difficile est de m’adapter à la pauvreté (pour ne pas dire la misère), aux enfants en guenilles qui jouent par terre dans la rue et à la saleté en général. Ici et là dans les rues, il y a des tas de détritus immondes et nauséabondes qui sont enlevés de temps en temps à la pelle. Les boucheries sont à cette image, un local d’une saleté incroyable du sol au plafond où l’étalage des viandes est en plein air, un festin pour les mouches !… OLYMPUS DIGITAL CAMERAJe me balade aussi dans des marchés dans de petites ruelles escarpées où ça grouille de gens, j’ai du mal à me frayer un passage. Je ne croise aucun vazaha mais je ne me sens pas en insécurité. Par contre une fois la nuit tombée, je ne m’aventure plus dehors !
Nous sommes le mardi 24/9, mon ventre va mieux et j’ai trouvé une voiture qui peut me remonter à Camp Catta. Troooop content, décidemment je préfère la brousse, les montagnes et la nature sauvage aux villes. Finalement je serai resté 9 jours à Fianarantsoa. Points malgré tout très positifs, j’ai pu discuter sur skype avec la famille et amis, et j’ai débuté mon blog, yeeeessss .
Le personnel est très content de me revoir et c’est réciproque, ils sont tellement gentils. Par contre, le temps de remettre en route mon activité scolaire prendra jusqu’au lundi suivant ! Pour entreprendre quelque chose ici, il faut vraiment y mettre de la bonne volonté… Mora-mora, doucement, doucement. J’avoue que je trouve quelquefois le temps long ! Heureusement que je me suis donné comme philosophie lenteur et adaptabilité au pays.

LES COURS AU COLLEGE :
La rentrée n’est que le 6/10 mais de nombreux élèves sont déjà là pour faire des révisons et peut-être pour profiter de ma présence …? Aujourd’hui, il y a 1 classe de 54 élèves de 6ème et 5ème mélangés. Respectivement 33 et 19 enfants. En 4ème ils ne sont plus que 11  et 4 en 3ème…  11 et 7 sera le chiffre définitif des 4ème et 3ème alors que les 6ème vont encore augmenter. Quelle déperdition ! Peu vont donc au lycée, la plupart retournent au champ.
Ici comme ailleurs, tout est lent. La réflexion des enfants devant un problème est d’une longueur incroyable, écrivant puis effaçant sans arrêt la réponse au tableau. OLYMPUS DIGITAL CAMERAPar exemple en français, 7 élèves dans la classe de 4ème. Pour lire un texte de 10 lignes (1 ligne par élève) puis souligner le verbe et le sujet, cela a pris … 2h !
Bien entendu étant donné la chaleur, portes et fenêtres sont ouvertes. Alors que j’étais au tableau avec un élève, une quinzaine de canards tout aussi impatients que moi, gueulaient devant la porte pour avoir la réponse. Nous avons été obligés de les chasser pour entendre les enfants … Pittoresque !
Ici pas de problème de discipline. Même dans une classe surchargée de plus de 50 élèves, à 4 par bureau/banc prévu pour 2 évidemment il n’y a pas de bruit. Quand je rentre dans la classe, tout le monde se lève comme un seul homme et disent en cœur « hooooooo », « bonjour môôôsieur ». Ils ne se rassoient que lorsque je le leur demande et me répondent « Merciiiii môôôôsieur », comme en France, non ? J’ai fait un film mais il est trop lourd pour l’insérer, vraiment dommage car c’est trop marrant.
Un vasaha, m’a donné des jeux de 7 familles sur le thème de l’écologie. Je leur ai appris à jouer, j’ai pensé que c’était un bon moyen de les sensibiliser à l’environnement. Bon ! Il a fallu 3 jours pour qu’ils comprennent la règle et la stratégie. Une partie à 7 joueurs donc 6 cartes chacun dure … 2 h ! Je ne cesse de regarder ma montre ! Leur intelligence est ailleurs…

LES LECONS DE NATATION :
Les leçons de natation sont à filmer ! Il y a même des spectateurs malgaches. J’apprends à nager au personnel et surtout à des femmes.
Lorsque je félicite très vivement l’élève pour un petit progrès réalisé, Il sort la tête de l’eau en rigolant à gorge déployée et tous les spectateurs font de même. Lorsque j’applaudi, tout le monde applaudi, l’élève s’auto applaudi gaiement et même les touristes s’y joignent. C’est un spectacle, je m’éclate . Voilà 4 de mes élèves qui savent maintenant nagés. Ils sont très content et je suis très fier d’eux. Bon, les maillots sont à la mode malgache…Il y a également un film (trop lourd)) où ils traversent la piscine simultanément, un régal. Ceratins auront la chance de voir mes fimls lors de mon court séjour en France fin novembre.OLYMPUS DIGITAL CAMERA
Autre anecdote, les femmes malgaches sont très pudiques mais au début elles n’ont pas toujours un maillot de bain. Ha ! que faire ? Donc elles se présentent quelquefois en soutien gorge en se cachant comme elles le peuvent puis elles mettent un petit paréo sur le slip. Mais … lors de la poussée en glissée ventrale, le slip s’en va et je découvre un magnifique fessier bien bombé. Je fais bien sûr semblant de ne rien avoir vu, mais … juste semblant ! Idem lorsque je leur apprends à sauter dans l’eau pour leur enlever la peur de l’eau. Le soutien gorge remonte et leur poitrine apparait ! Je détourne mon regard… après avoir jeté un œil bien sûr! On a bien dit « profiter de l’instant présent », non ? ! pas de photo, désolé :-)

MA JOURNEE :
En revenant de Fianarantsoa, suite à ma constipation, ma condition physique était devenue déplorable. Il faut dire que monter au décollage sur les pentes raides en plein soleil est difficile, j’en bavais énormément. Je l’explique par le fait que j’ai peu bougé et que je n’ai dû manger que crudités, légumes, fruits et viandes grillées. Pas assez pour un Boustens …! Maintenant, j’ai repris un féculent par jour, pour avoir un peu de résistance, mais toujours pas de pain, de fromage, de sucre et d’alcool sauf quand je m’accorde une bière avec des clients ou guide avec qui j’ai des discussions très intéressantes. J’espère ainsi perdre quelques kilos, sinon je déprime.
Le soir je me couche tôt car il n’y a rien à faire. J’ai changé de logement, je suis maintenant dans une chambre avec entrée indépendante au 1er étage de la maison de Christian. OLYMPUS DIGITAL CAMERAJe suis bien car isolé, mais j’ai un petit lit au sommier en bois et un fin matelas en mousse, ce qui me procure un gros mal au dos. Peuchère de moi, grrrrrrr la vieillesse 
Donc ma journée : depuis le 30/9 levé à 6h, je descends à la piscine, les oiseaux m’accueillent avec une symphonie en cui-cui majeur.

J’assiste au levé du soleil avec une vue sur la vallée et sur la chaine de montagne du parc national de l’Indingrita qui culmine à 2658m, ma-gni-fi-que ! OLYMPUS DIGITAL CAMERAJe fais des assouplissements, étirements, puis je me mets en position de méditation. J’essaie de bien respirer par le ventre, de me vider l’esprit, selon les souvenirs des quelques séances de méditation que j’ai faites, mais c’est difficile. Je ressens les premiers rayons de soleil chauffer chaque pores de mon corps dénudé. Dénudé, noooon pas complètement, je cache mes parties intimes dans un magnifique string léopard ! heuuuu, les filles on reste calme, on ne s’excite pas hein ? Quand même… Ce doit être bon un aventurier à philosophie bouddhiste… , mais …je ne suis pas un garçon facile … !.
CARPE DIEM, je profite pleinement et je joui de cet instant. Voilà, « je joui », vous êtes contentes les filles, vous m’avez excité aussi . Quand j’en ai le courage, car l’eau est froide le matin, je termine par une séance d’apnée. Dès la première fois j’ai tenu 3minutes, Yeeeesssss. Trop content, c’est la démonstration que je suis complètement décontracté, la poitrine débloquée. Puis je prends une douche froide (pour raffermir les chairs, elles en ont bien besoin).
Un matin, des lémuriens arrivent, s’installent sur le toit, me regardent et doivent se dire : « mais qu’est-ce qu’il fait ce vazaha ? il bronze ? Il fait du yoga ? De la méditation ? Venez les copains, on l’imite ! De toute façon on a le ventre tout blanc comme lui, on va se faire bronzer… OLYMPUS DIGITAL CAMERA
Vers 7h je remonte prendre mon petit déjeuner. Un thé vert, une petite tranche de pain beurrée et un jus de fruit frais (ananas, mangue, papaye, orange…). A 7h30, je prends un VTT (avec des freins à la malgache, juste pour ne pas se tuer) je descends au collège à environ 4 kms de Camp catta dans la vallée. Cours jusqu’à 11h30 puis remontée en plein soleil au camp. Petite suée… Déjeuner, un plat garni avec féculent, un café, puis descente à la piscine pour les exceptionnelles leçons de natation.
Après ce moment unique, petite sieste ou discussion avec les touristes et lessive si besoin. Quand le soleil baisse, je monte régulièrement au décollage avec ou sans ma voile en fonction des conditions aérologiques. Quelquefois, je fais un petit vol, ou alors je redescends à pied. Dans tous les cas, il faut que j’améliore ma condition physique si je veux profiter comme je l’entends de mon voyage. Puis je bouquine, ou je prépare le texte et trie les photos pour mon blog. Diner vers 19h/19h3O, entrée, souvent une soupe, plus un plat garni de légumes. J’ai toujours très faim, donc plutôt 19h, sauf quand des touristes m’invitent à leur table.
Je discute un peu, puis je retourne dans ma chambre pour lire jusqu’à ce que je m’endorme, tout seul comme un peuchère . Mais je ne me plains pas, j’ai fait le choix de partir seul, j’assume.
Hé voilà ma journée !

SOIREES MUSICALES :
J’adore ces moments improvisés. Les instruments sont à disposition à la paillotte.
Après le travail c’est la détente. Les clients prennent l’apéro ou sont déjà à table. Radou prend une guitare, commence à faire quelques accords, Jean-Paul arrive avec son harmonica, un autre commence à chanter très doucement. Puis ça s’anime. Attiré par la musique les chauffeurs guides se joignent au trio. L’un d’eux prend le jambé, l’autre les maracas, une deuxième guitare arrive, puis une troisième. L’ambiance monte. Maintenant c’est un vrai orchestre improvisé qui joue, chante avec leurs voix africaines très spécifiques, certaines très aigues et d’autres très basses. On s’échange les instruments, qui prend le jambé, qui prend la guitare, qui reprend les maracas. L’un se met à danser de leur danse frénétique. La soirée avance, serveurs et serveuses se mêlent tour à tour à danser au milieu des tables. Les clients, surtout les clientes, se joignent à eux. Une âgée, une jeune, une un peu forte et bien d’autres se trémoussent essayant d’imiter des mouvements inimitables. Et ça rit et ça chante… En bons africains, ils ont la musique et la danse dans le sang ces malgaches. A la fin, un chapeau passera entre les tables, ils ont bien mérité un bon pourboire.  OLYMPUS DIGITAL CAMERA

PREPARATION DE LA VISITE DE MADA :
Je commence très sérieusement à préparer ma visite de Mada du 2 au 23 novembre, soit 21 jours, après mon périple de 2 semaines en parapente.
Fidèle à ma philsophie, je ne consulte pas les guides touristiques, mais je me renseigne auprès des des clients et de leurs guides. Il apparaît que 21 jours c’est très court quand on voyage dans mes conditions. Il va falloir faire des choix difficiles si je veux profiter pleinement d’une région. L’expérience est importante et je découvre que pour voyager à la « roots » (routard) hors sentiers battus, il faut beaucoup de temps, car les durées de transport sont très longues et surtout très aléatoires, donc il faut prendre des marges de sécurité.
Il est vivement recommandé d’avoir un guide expérimenté, un très bon 4×4, et beaucoup d’argent, si l’on ne veut pas se perdre ou arriver simplement à destination sans encombre… J’ai choisi de voyager simplement, en minimisant mon impact écologique, je vais essayer de m’y tenir. Si je ne le fais pas dès ma première destination, quand vais-je le faire ?
Il y a des incontournables que je souhaiterai voir. C’est l’allée des baobabs au coucher de soleil et le parc national des Tsingy. Ces dernières, des pics rocheux en forme d’aiguille, unique au monde (formations karstiques), sont classées au patrimoine mondial de l’Unesco. Nicolas Hulot leur avait consacré un reportage magnifique dans l’émission Ushuaia. Mais les moyens pour y accéder sont épiques.
Je souhaitais y accéder en descendant la rivière Mananbolo en pirogue, mais à cette époque de l’année, c’est très dangereux car la saison des pluies a commencé et de grosses vagues peuvent arriver d’un coup comme par temps d’orage en canioning. Il y a déjà eu des morts, je ne vais donc pas prendre le risque.
La fin de mon périple en parapente est Tuléar, dans le sud-ouest. Je souhaitais remonter la côte ouest sur 600 kms pour arriver au Tsingy. Il y a une immense barrière de corail, la plus belle de Mada parait-il, devant Nocy bé ou l’ile Sainte Marie. C’est sauvage et peu fréquentée car très difficile d’accès. Mais, j’ai une autre contrainte, les Tsingy ferment le 15/11. C’est un vrai casse tête.
En expliquant mes souhaits aux différents guides, tous me disent que tout seul ce sera très compliqué. Tant pis, pour l’instant je choisi de remonter par la côte, de prendre mon temps et de faire une croix sur les Tsingy. Je vais être obligé de revenir à Mada, il y a tant de choses à voir !
Le programme : On s’adapte aux conditions et difficultés de transport. Certains parcours se feront à pied, sur la plage sous le soleil brulant mais j’ai les lagons pour me baigner. Il y a des hôtels tous les 20 à 30kms. Dans ces hôtels, je demanderai s’il y a des piroguiers qui remontent la côte, ou des collecteurs de fruits de mer (derrière dans le camion au milieu des coquillages) sur les pistes défoncées, ou des charrettes à Zébu, ou encore lors de passages côtiers trop compliqués, des camions brousse, entassé derrière comme du bétail et en poussant le camion quand il s’enlise… Que du bonheur ! Le pittoresque à un coût… Je vous invite à me suivre, il faudra vous mettre sur google earth ou prendre une carte.

RENTREE SCOLAIRE LUNDI 6 OCTOBRE :
Le directeur de l’école primaire, Emile, m’avait donné RDV à 8h devant l’école. J’arrive à 7h45, personne, 8h toujours personne ! 8h20 un instit arrive et me dit « la rentrée pour les écoles privées c’est mardi 7 ». Ha !!! En face, il y a l’école publique où les cours commencent à 7h30. Il y a bien des élèves mais pas l’institutrice. Lorsque je pars à 8h30, elle n’est toujours pas là. Voilà, c’est ça Mada, surtout en brousse, je m’adapte. Je dis brousse, car tout le monde l’appelle ainsi. C’est certainement dû au temps où il y avait encore la forêt partout, c’est-à-dire il y a environ 30 à 40 ans …!

LA VRAIE RENTREE SCOLAIRE :
Mardi 7 octobre, c’est donc le jour de la vraie rentrée. Je me présente à 7h45 au collège, pensant qu’il va y avoir une certaine excitation, voire un peu de stress de dernière minute, que nenni ! Le Directeur arrive à 7h57, mora, mora, (mot culte à Mada). Le prof avec qui je vais faire la classe arrive à 8h03 à l’allure d’une rare lenteur ! Pourtant les profs sont logés à 50 mètres de là…
Le lendemain, je suis avec Emile, si vous avez bien suivi, c’est le directeur de l’école primaire. Il arrive à … 8h20 !!! Les enfants sont assis sagement dans la classe. OLYMPUS DIGITAL CAMERADes parents l’attendent pour inscrire leur enfant. Il fait sortir tous les enfants et il reçoit les parents ! Après ces formalités, les enfants rentrent. Je lui demande : « quel est le programme ? » Il n’en a pas, il est venu les mains dans les poches !!! « Comme tu veux » me répond-il. Ha ! Les enfants sont 45, ils ont entre 11 et 14 ans pour la classe de CM2. Après un rapide questionnement à mon imagination, je vais leur apprendre à compter jusqu’à 1 million et à lire ces chiffres. Après la récréation : Français. Je leur fais réviser l’alphabet, puis à classer les mots par ordre alphabétique. Dans la dernière heure, le leur fais ranger les mots selon un tableau que j’ai tracé au tableau :Passé/présent/futur. OUF, la matinée c’est super bien passée, je suis très content.
Le soir au camp, il y a beaucoup de clients et pas assez de guides. Emile me demande si je ne peux pas le remplacer le lendemain à l’école afin qu’il fasse le guide. J’hésite, car faire cours toute une matinée à 45 élèves qui ne comprennent pas vraiment bien le français n’est pas chose facile, mais j’accepte pour lui rendre service. Le lendemain, jeune promu directeur d’école, je les fais réviser ce que je leur ai appris la veille, trop content, ils ont retenu. Ensuite, nous travaillons sur des suites logiques, c’est bien, ils comprennent le raisonnement. La deuxième partie de la matinée sera consacrée à la conjugaison de 4 verbes, être avoir, finir, vouloir au présent, à l’imparfait et au futur. Cela prendra 2 heures …
Le soir rebelote, Emile me redemande de le remplacer. Cette fois je refuse, car d’une part mon imagination a des limites, et d’autre part, car il est rémunéré par l’association qui n’est financée que par des dons. Je trouve qu’il ne rempli pas sa mission. Depuis la rentrée scolaire, il n’a rien fait. Finalement il ne viendra pas, les enfants resteront tout seul sagement pendant 2 heures et nous les renverrons chez eux à la récréation !!!

Mon dernier jour de présence à l’école, j’ai eu l’idée de faire le tour des classes afin que les élèves me posent toutes les questions qu’ils souhaitent, en Malgache afin de ne pas les bloquer, le prof fera les traductions. C’était très intéressant, ils m’ont surtout questionner sur les animaux, y a t-il des zébus en France? des puces? … puis sur l’argent biensûr, et certains m’ont demandé : « pourquoi tu te trouves pas une femme malgache? » et je lui ai répondu : « tu en connais qui aimeraient, présente les moi :-) » Nous avons bien rigolé…

LE WEEK-END :
Le we je m’accorde des vacances, ni école ni cours de natation.
J’essai de voler ou de faire des randos. Ma condition physique va beaucoup mieux, et je pense avoir perdu 2 ou 3 kg.
Pour ce dernier we avant de partir, le mono n’étant toujours pas disponible, je décide de prendre un porteur et de monter au « caméléon ». Les guides m’ont dit entre 2h et 2h30 de montée. Les conditions aérologiques changent ou se renforcent très vite donc départ 6h45. Je vois mon porteur partir à vive allure, je le suis. A la montée, pareil, pour eux un parapente, c’est léger ! Je découvre, depuis que je suis à Mada, une espèce humaine endémique qui n’a ni poumon, ni cœur ! Moi derrière, je souffle comme un bœuf, non non, comme un zébu qui laboure une rizière avant les semences. Nous mettrons 1h20 yeeesssss.
Arrivé au décollage, je prépare très soigneusement ma voile, comme toujours ici, car j’ai quasiment toujours volé seul. Je n’attends pas que ça chauffe pour profiter des thermiques, car Hery le mono, arrive souvent trop tard avec ses clients qui montent moins vite et il ne peut plus décoller. Je profite d’un bon créneau de vent de face et hop, en l’air :-). Et là c’est le bonheur. Je vole le long d’une grande falaise, et j’ai la vue sur les falaises multi colores d’en face avec la luminosité du matin c’est ma-gni-fi-que. Je gratte (en langage parapentiste), je fais quelques allers-retours cherchant le vent dynamique qui prolongera mon vol le long de cette falaise vertigineuse. Comme prévu ça ne tient pas, mais j’arrive tout de même à aller poser juste à coté de la piscine de camp catta. Avant l’atterrissage, les lémuriens effrayés par ce grand oiseau que je suis, vont pousser des cris terribles. Ce fut court, 10 minutes, mais que du bonheur. Vous n’aurez malheureusement que cette photo, le porteur n’ayant pas réussi à mieux faire.OLYMPUS DIGITAL CAMERA
DETENTE à CAMP CATTA :
Camp catta est dans un environnement magnifique. Le personnel est vraiment très gentil. Tous les clients me disent que c’est une excellente étape de leur parcours.DCIM100GOPRO Ici les lémuriens passent tranquillement à coté de nous, jouent en bande dans les arbres. En un mois, j’ai vu les bébés grandir. Maintenant on les voit bien sur le dos de leur maman. Au début on les apercevait à peine accrochés sous leur ventre. Les plus téméraires osent l’espace d‘un instant s’accrocher seul à une branche. Les iguanes, caméléons, gros lézards, colibris endémiques, chants d’oiseaux bizarres font partis du paysage, comme chez nous, chiens, chats pigeons et moineaux. OLYMPUS DIGITAL CAMERA
MAUVAISE NOUVELLE :
Fini les espoirs de bronzage. Depuis mon arrivée je suis en short, tous les après-midi je passe au moins 2 heures à la piscine, mes jambes et bras sont à peine colorés. Non je dis une bêtise, ici et là, j’ai bien quelques traces brunâtres… mais noooon ce sont des taches de vieillesse, GRRRRRRRrrrrrrrr.
Positivons, je n’attrape pas de coup de soleil. Par contre je ne quitte pas mon tee-shirt et surtout pas ma casquette. Déjà que ça bouillonne tout le temps la dedans, imaginez mon crâne chauve sous le soleil brulant.
Depuis mon arrivée, il fait très beau sauf 2 orages dans l’après midi et 2, 3 jours nuageux. Maintenant mi octobre, il commence à faire très chaud. Qu’est-ce que ça va être sur la pirogue en novembre (l’été ici), quand je remonterai les lagons de la côte ouest ! Mais peut-être que je bronzerai !!!

RETOUR SUR TANANARIVE, ARNAQUE…
En discutant avec les guides, je m’aperçois que nombre d’entre eux remontent à vide de Tuléar vers Tana car ils laissent leurs clients à l’aéroport pour retour en avion. Je m’arrange avec l’un d’eux et je lui dit « gagnant-gagnant, tu gagnes de l’argent au black et moi je rentre plus vite et dans une voiture plus confortable » OK tape là !
La veille au soir, je l’appelle pour confirmer le RDV, mais … c’est Mada. Il a des courses à faire et ne sera pas à Fianarantsoa le lendemain ! Vous avez dit « adaptabilité ? » Depuis le début, on veut me mettre à l’épreuve ou quoi ???
Donc, je me retourne sur les taxis brousses. J’y suis à 6h30, ça grouille déjà. DCIM100GOPROPHOTO GOPRO 204. Je me fais happer par les rabatteurs… Je me mets d’accord avec l’un d’eux qui me dit départ à 7h dans un minibus Mercédès en bon état à une bonne place où je ne suis pas trop serré. Cool, naïf que je suis 
7h, 7h30, 8h… il revient l’air fatigué et me dit : «J’en peux plus, je n’arrive pas à remplir la dernière place ! Si tu me donnes 20 000 ariary on part de suite, et si on rempli le taxi sur la route je te rembourse… » Je suis en colère, je négocie à 15 000 (la moitié du prix du billet). Finalement la bonne place était réservée depuis 2 jours. On part à 8h10, le taxi complet et il n’est pas dedans! Hé ben je me suis fait avoir, j’ai eu les nerfs pendant une bonne partie de la journée, sur le principe de m’être fait rouler car le coût est faible 5€ !

 BILAN DU SEJOUR à CAMP CATTA

Ma mission d’un mois et demi de bénévolat se terminent, c’est l’heure des bilans :

- A l’école et au collège, il est très difficile de mesurer mon action, mais j’ai réussi à en faire parler et raisonner certains en français.J’ai beaucoup apprécié ces instants privilgiés avec les enfants, il parait que je leur manquerai aussi. LES ENSEIGNANTS SONT A LA RECHERCHE D’INTERVENANTS POUR FAIRE PERDURER CE TRAVAIL AUPRES DES ELEVES. Bien sûr, il est préférable d’être enseignant pour la pédagogie, mais avec de l’amour pour les enfants et beaucoup d’envie, on y arrive très bien, je ne suis pas du tout dans l’enseignement. Contactez moi si vous êtes intéressés.

- Les cours de natation furent un régal. Au final 4 auront appris à nager la brasse, un le crawl, la brasse coullée et le plongeon en canard. D’autres ont commencé, puis reparti à la ville, je ne les ai pas revu.OLYMPUS DIGITAL CAMERA- La construction du batiment n’a pas avancé car le camion était en panne, donc pas de matériaux…

- J’ai aidé la responsable des commandes de Camp catta à optimiser la gestion des stocks, et donner quelques conseils généraux sur la gestion, car j’ai dirrigé des entreprises de restauration pendant ma carrière.

J’invite toutes les personnes qui ont envies de faire partager leur expérience et de donner de leur temps à vivre cette expérience très enrichissante.

Maintenant c’est parti pour la seconde étape de mon voyage à Mada, 2 semaines de parapente avec Vincent Brisard, un mono qui organise des séjours ici depuis 15 ans. Je pense que je vais encore vivre des moments inoubliables.

J’essairai de mettre à jour mon blog à l’issue de ces 2 semaines.

A bientôt

26 reflexions sur “Madagascar

    1. thierry Auteur de l'article

      J’espère que tu t’es éclaté lors de ton trek cet été au Pérou, Bolivie. Pour moi l’aventure continue, j’espère avoir le temps de complétéer mon blog avant de repartir pour 15 jours de parapente.
      @+
      Thierry

      1. Frédérick Lido

        Salut Thierry,

        Cool de ta part de prendre le temps de répondre :)

        Oui le trek s’est très bien passé; riche en rencontres et en paysages démesurés!
        De beaux souvenirs en tête partagé avec mon frangin et qu’une seule envie dès notre retour : REPARTIR ;)

        Tes photos sont superbes, j’espère que tout se passe bien.

        Buena suerte y hasta muy pronto mi amigo jeje!

        1. thierry Auteur de l'article

          Génial Frédérick,
          Mon voyage se passe super bien , je viens de faire des vols magiques dans le sud-ouest de Mada.
          Demain je pars pour une autre aventure, je remonte la côte ouest en pirogue à voile avec 2 piroguiers pêcheurs vézho sur plus de 600 kms…! On verra …

  1. cécile

    c’est trop cool ce que tu fait!!! je suis fière de toi!!! continue d’en prendre plein la tête. Je pars en inde mardi prochain. Je suis joingnable sur skype en attendant. Je reviens le 4 novembre pour repartir en patpagonie le 13. Je serai aussi joignable sur skype à ce moment là. Je t’embrasse de tout mon coeur et pense a toi très fort

    1. thierry Auteur de l'article

      Mais je ne suis qu’un petit garçon par raport à toi, je parle souvent de tes aventures. Au fait, la Mongolie c’est OK pour moi, trop content de faire un bout de chemin avec toi. Normalement entre le 4 et le 13/11 je serai sur les lagons de la barrière de corail de la cote ouest de Mada, et je ne pense pas pouvoir me connecter. Généralement il n’y a pas d’éléctricité, ni eau courante, alors internet …
      Je m’entraine pour pouvoir te suivre … :-)
      Gros bisousss

  2. jean-jacques

    tu me fais revivre mon séjour d’il y a 5 ans , au même endroit , et sûrement les mêmes paysages , sauf que moi je n’avais rien pour voler !!!! je vois que tu t’éclates , alors continues à en profiter . et n’oublies pas  » cours , cours , cours « !!! sauf qu’a Mada faut courir « mora mora » !!!!! ici on a une super arrière saison , mieux que l’été , tiens cet AM je vais aller voler , NA NA et re NA !!!!

  3. sylvie

    salut Thierry ça fait plaisir d’avoir de tes nouvelles. C’est sympa de t’imaginer au ralenti toi qui est plutôt du genre actif!
    c’est un beau moment que tu viens de vivre et je pense que la deuxième partie va être bien différente avec un groupe et des vols, un autre rythme…
    je crois qu’à ton retour en France il va être difficile de t’arrêter de parler! on t’attends avec tes histoires, tes photos et tes rêves
    gros bisous
    Sylvie et Jacques

    1. thierry Auteur de l'article

      Effectivement cette deuxième expérience en groupe est complétement différente, un esprit de parapentiste toujours aussi sympa, mais un contact avec la population très différent. Les conditions aérologiques sont difficiles mais nous arrivons quand à voler. J’ai hate de vous voir
      Bises à vous 2

    1. thierry Auteur de l'article

      remontée rapide :-( et 52° à midi sur la pirogue sans ombre …
      j’ai bien pensé à toi qd tu étais en réunion pdt 4 j ! je t’envoie un mail avec ma thèse qd je rentre.
      Peux-tu m’envoyer au moins ton texte par mail pour que j’alimente mon blog. thierry.boustens@orange.fr merci

  4. Peggy

    Coucou:)
    nous voila de retour dans notre Charente….
    Pas facile ,après un voyage si parfait!!
    On espère que pour toi, tout se passe bien sur ta petite pirogue??!!
    Nous avons eu la photo de ton départ par Régis.
    Gros bisous
    Peggy et seb

    1. thierry Auteur de l'article

      Coucou :-) sympa d’avoir de vos nouvelles. Mon voyage en pirogue a durer moins longtemps que prévu, 6 j au lieu de 16 pour faire les 600 kms !!! je vous raconterai sur mon blog. Je vais en profiter pour rentrer plus tôt et aller voir mon frère malade.
      @ bientôt Thierry

  5. peggy

    ….Zut pour ton frère….!!!!!
    52 degrés????? Mais tu as dû cuire,c’est pas possible!!!??
    Bon retour chez toi:)
    A très vite!
    Bizzzz

    1. thierry Auteur de l'article

      J’avais acheté un grand chapeau malgache et une crème solaire à 50+, et j’ai résisté, même pas un coup de soleil :-)) yeeessss

    1. thierry Auteur de l'article

      Merci William, je rentre mercredi, je regarderai avec intérêt nos aventures parapentesques et m’en inspirerai pour remplir mon blog. @+

  6. Blair

    Thierry, nous sommes à Bekopaka encore jusqu’à maintenant, mais nous avons trouver un American dans un 4×4 toute seule (avec un guide et un conducteur) donc nous partirons demain. C’était in-cred-i-ble. Cock-a-doodle-doo!

    1. thierry Auteur de l'article

      In-cré-di-beul ! vous êtes trop fort. Gaby et Diane sont parties ce matin pour Tamatave, on a passé encore de très bons moments, elles sont géniales et on a parlé de vous.
      Tous les matins je m’entraine au chant du coq à l’américaine, kolkoudoucouloucoulouloukou, mais je réussirai… grosses bises

  7. Regis

    Salut Thierry,
    J’ai vu que ta remontée s’est déroulée plus vite que prévue !
    Tu dois être en France bon courage ainsi que pour la suite de ton voyage.
    Bye

    1. thierry Auteur de l'article

      Oui j’ai remonté les 600 kms de la côte en 6j au lieu des 16 prévus, mais ça m’a permis de faire des visites superbes que sont les tsingy et l’allée des baobabs, MA-GNI-FI-QUE et même de rentrer plus tôt pour voir mon frangin. Je repars le 7/12 pour l’Inde, puis le Népal et en mars l’Amérique du sud en commençant par la Colombie YEEEESSSSSSS

    1. thierry Auteur de l'article

      Mais moi, je serai le plus heureux si vous pouviez me rejoindre quelque part. Et pourquoi pas chez votre ami Pierre Alexandre Masse au Népal…? En plus le billet d’avion n’est pas très cher :-) Alors ?

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    Merci pour ce partage, c’est pas mal du tout. Je m’occupe de la partie actu pour la ville de la Rochelle et je ne vais pas hésiter à relayer votre article. Cordialement.

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